Parlons peu, parlons vin. Aujourd’hui Denise vous propose un petit cours d’initiation à l’œnologie. Que vous soyez dans la vingtaine ou vintage, vainqueur en vain du concours de descentes ou juste curieux d’en connaître davantage sur ce breuvage divin, cet article fera de vous le Vin Diesel de la route des vignerons.
Même si vous savez surement que le rosé n’est pas le frauduleux mélange du vin rouge et du vin blanc, que le vin rouge accompagne les plats en sauce, qu’un Chardonnay fait référence au vin blanc fruité et surtout que le rosé pamplemousse a été banni de votre vocabulaire après l’été de vos 16 ans, vous avez néanmoins besoin de quelques connaissances supplémentaires pour apprécier d’avantage cet héritage culinaire et étaler votre science au prochain dîner.
Histoire : Le vin d’ici vaut mieux que l’eau de là
Remonter l’histoire du fruit de la vigne c’est tenter de comprendre l’histoire économique, culturelle, politique et religieuse des millénaires précédents. Si Noé est le premier viticulteur dans la Bible, Dionysos la divinité du vin et de la fête dans la mythologie grecque (qu’on assimile également a Bacchus chez les romains), la naissance du vin apparaît bien plus ancienne, si l’on en croit le plus vieux texte littéraire connu de l’ancienne Mésopotamie, L’Épopée de Gilgamesh. Les premières traces de vigne remontent à 6000 avant J-C en Mésopotamie et en Caucase (région de l’Eurasie). Puis la vigne est cultivée progressivement pendant 3000 ans en Égypte, en Grèce, en Italie et en Afrique du Nord. En France, le vin est importé par les Grecs en -600. La vinification se fait progressivement au cours des siècles. L’église répand sa commercialisation après la chute de l’Empire romain. Auparavant, coupé d’eau et agrémenté d’aromates, c’est à partir du Moyen-Age que le vin commence à prendre la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Au XVIᵉ siècle, la vigne s’exporte ensuite dans le monde entier lors des colonisations, traversant entièrement le continent américain et allant même plus tard faire escale jusqu’en Afrique du sud. Qu’il soit associé à la religion, aux divinités, à la colonisation ou encore à la culture, le vin est source d’une profonde et longue histoire.
Boire moins bête : AU XIXᵉ siècle, un puceron nommé phylloxéra a provoqué la disparition progressive de toutes les vignes européennes. Afin de les sauver, ces vignes seront greffées sur des plants américains résistants que l’on appelle porte-greffes. Encore actuellement, les vignes françaises sont greffées sur des vignes américaines.
Un rouge, un blanc ou un rosé ?
La question semble plutôt simple. Le choix se porte sur trois couleurs. Trois couleurs qui se nuancent, se déclinent, se goûtent, s’apprécient toutes différemment.
Wine not
Tout d’abord pour faire du vin, il faut du raisin. Il existe deux couleurs de raisin : blanc ou noir. Avec le raisin blanc on produit uniquement du vin blanc. Avec le raisin noir on produit du vin rouge mais également du vin blanc ou du rosé lorsque le raisin noir contient des baies blanches. Ce n’est que la couleur des peaux du raisin qui le colore. Plus le vin macère, plus sa couleur sera foncée. C’est pourquoi la macération du rosé ne dure qu’une demi-journée. La vinification des vins se distingue ensuite sur le type de vin produit ; temps de fermentation, maturation et soufrage.
Boire moins bête : Pour obtenir 1 litre de vin il faut compter 1,4 kg de raisin en moyenne.
Tant qu’il y a de la vigne il y a de l’espoir
Avant toute chose définissons le terme cépage. C’est une variété de plant de vigne ou de raisin. Chaque vigne est différente ; les feuilles, les grappes, la couleur, l’arôme, le goût, la qualité du produit, la région dans laquelle il est produit. Il correspond à une caractéristique du raisin. Si parler d’un cépage permet de connaître à l’avance le goût du vin, son domaine de culture le détermine davantage. Alors la prochaine fois que vous commandez un verre de Chardonnay, pensez à l’article que vous avez lu sur Denise et demandez le domaine de la bouteille. Cela vous évitera de boire un vin liquoreux lorsque vous vouliez un vin sec.
Quelques exemples de cépages :
Le Pinot Noir : Cépage rouge.
Fin et délicat, il se caractérise par des arômes de cerises. Si sa couleur est peu intense il n’en demeure pas moins un vin rouge avec de grandes qualités. Il se retrouve le plus souvent dans la région Bourguignonne.
Le Merlot : Cépage rouge.
De son territoire d’origine bordelais, ce vin parfois râpeux se manifeste par des notes de fruits rouges.
Le Chardonnay : Cépage blanc.
Ce vin sec parfois liquoreux, d’origine bourguignonne, est le cépage le plus bu au monde. Ces arômes sont très variés passant de l’amande sucrée aux fruits secs. Il peut alors prendre des goûts très différents et dépend de la région dans laquelle il est cultivé.
Boire moins bête : Il existe près de 6000 cépages différents.
Dans un dîner il vaut mieux passer du coq au vin que du coq à l’âne
Vous devez vous rendre à un dîner et vous décidez de ramener une bouteille de vin. Seulement, quel vin ramenez pour quel plat ? Denise vous propose une petite sélection.
Les vins blancs secs accompagnent les poissons, les fruits de mer et les fromages de chèvre.
Les vins blancs doux subliment les fromages, les plats exotiques aux épices douces et le foie gras.
Les vins rouges corsés font danser les gibiers, les viandes au goût raffiné et les fromages de caractère.
Les vins rouges fuités enlacent tendrement la charcuterie, les viandes blanches et les plats exotiques en sauce.
Le rosé s’apprécie le plus souvent en apéritif lors de la période estivale lorsqu’il est servi par exemple avec des petits tapas.
Boire moins bête : Pour commencer l’apéritif, préférez des vins secs pétillants — crémant ou champagne — qui inviteront vos papilles à s’accorder parfaitement avec les mets. Le vin pour l’apéritif à tendance à alourdir l’intensité gustative.
Le domaine de l’œnologie reste un puits de connaissance aussi vaste que le tonneau des danaïdes. Il ne vous reste plus qu’à déguster, toujours avec modération, ce vin divin.
Denise 